Poème de Renée Vivien

Renée Vivien, poétesse du 19ème siècle ne fut pour ainsi dire, « que de passage ». Morte à l’âge de 32 ans, elle laisse une œuvre pour le moins exhaustive, de plus de cinq cents poèmes. Cette grande amoureuse des femmes vécut plusieurs passions, dont elle ne sortit pas indemne.

Hélène Walter m’a permise de découvrir l’Œuvre, en me commandant une pièce pour voix de soprano, hautbois et piano, basé sur un poème de Renée Vivien : au fil des lectures, j’ai découvert une poésie saisissante, débordante, charnelle, et enivrante !

Sans nous concerter au préalable, Hélène et moi, nous sommes rendues à l’évidence : Nous nous sommes assises était le poème à choisir. J’ai donc entrepris un travail de dialogue – entre la soprano et le hautbois – où les deux instruments se questionnent en écho, conversent, fusionnent, se détachent, et s’entrelacent de plus belle...
Le piano – expression des élans passionnés entre la poétesse et la femme aimée – ne se manifeste qu’au milieu de la pièce, puis s’éteint. J’ai pris quelques libertés au niveau du texte : en retirant volontairement la quatrième strophe - afin de préserver l’ambiguïté et le mystère du début – ainsi que deux mots du poème original, pour renforcer la dramaturgie et fluidifier l’adresse musicale.

L’amour indicible naît et meurt, dans l’intimité. L’Œuvre de Renée Vivien est bouleversante – manifeste d’une femme éprise de liberté, en avance sur son temps - et crie au monde son désir, mais en secret.
C’est le secret, que j’ai voulu exprimer en musique.