Hedwige Chrétien naît en 1859 à Compiègne dans l’Oise. Elle est la fille aînée de Marie-Léonie Ternizien et de Louis-Victor Chrétien, un ingénieur. Son grand-père maternel, Jules Ternizien, était violoniste professionnel. Elle devient élève au Conservatoire de Paris où elle étudie le piano avec Louise-Aglaé Massart, l’orgue avec César Franck et l’écriture musicale avec Charles Lenepveu et Ernest Guiraud, remportant un premier prix de contrepoint et fugue en 1887. Elle épouse la même année un camarade, le flûtiste Paolo Agosto Gennaro ; ils auront au moins un fils, Marcel, né en 1888, et une fille, Cécile, qui seront tous deux musiciens professionnels. Elle revient au Conservatoire en 1890 pour y enseigner le solfège mais en démissionne en 1892 pour se consacrer à la composition, pour laquelle elle s’était déjà fait remarquer en 1886 en remportant un prix de la Société des Compositeurs de Musique pour un poème lyrique. C’est aussi en 1886 qu’elle publie son Grand solo pour trombone ténor et piano, un morceau de concours pour le Conservatoire, qui inaugure son intérêt pour les instruments à vent, comme son Quintette pour flûte, hautbois, clarinette, basson et cor qui paraît en 1887. Elle compose une trentaine d’œuvres de musique de chambre. Elle écrit quelques œuvres pour orchestre ; son Ballet oriental, qui semble avoir disparu, aurait été joué dans des concerts symphoniques organisés par l’Opéra. Elle laisse aussi deux opéras-comiques de salon, La Cinquantaine et Le Menuet de l’Impératrice, plus de soixante-dix mélodies, une centaine de pièces légères pour piano ainsi que des œuvres pour orgue, instrument auquel elle est revenue vers 1920.

– Florence Launay –