France
Félicité de Genlis (1746-1830)
Félicité du Crest est reçue chanoinesse de Saint-Denis d’Alix près de Lyon dans son enfance, ce qui lui confère le titre de comtesse de Lancy. Elle passe dans de nombreux couvents avant de s’installer à Paris. Elle acquiert son savoir encyclopédique de manière autodidacte. Elle apprend également la harpe, qu’elle joue très bien, étant capable d’interpréter des pièces de clavecin de Couperin et Rameau, se produisant dans les salons financiers. Elle se marie en 1763 avec le marquis de Sillery, comte de Genlis. Ils entrent tous deux dans la maison du duc d’Orléans, sont logés au Palais-Royal et touchent des gages importants. Elle devient rapidement la maitresse du duc de Chartres, devenu duc d’Orléans en 1785, connu sous le nom de Philippe Égalité, qui la charge de l’éducation de ses enfants, dont l’ainé, le futur roi Louis-Philippe, lui voua une adoration. Elle fait connaitre ses principes d’éducation à travers ses ouvrages littéraires ou théâtraux qu’elle joue sur des théâtres de société. Elle se montre assez hostile aux philosophes, mais certains de ses ouvrages atteignent un succès comparable aux leurs.
Elle prend parti pour la Révolution, mais s’enfuit en Angleterre en 1792. Son mari et son amant sont guillotinés. Elle vit en exil et revient en France en 1801 et sert Napoléon. Elle meurt peu après l’accession au trône de Louis-Philippe, à qui elle a réservé une éducation quais spartiate.
Elle publie en 1779 le Théâtre à l’usage des jeunes personnes, qui a du succès, puis en 1782 Adèle et Théodore ou lettres sur l’éducation, qui se vend en moins de huit jours et qui constitue une réponse à l’Émile de Rousseau. En 1802 elle fait éditer La femme auteur qui montre que dès lors qu’une femme se fait connaitre comme autrice, elle voit se détourner d’elle tous les hommes et toutes les femmes de son entourage. En 1811 De l’influence des femmes sur la littérature française encourage les femmes à se réaliser en tant qu’autrices.
Elle laisse également de nombreuses comédies. Elle a laissé 140 ouvrages littéraires.
En tant que musicienne, il est évident qu’elle était une excellente harpiste, publiant une méthode pour cet instrument et formant des élèves comme le virtuose Casimir Baecker. Elle jouait aussi du clavecin, de la mandoline et de la guitare.
Son œuvre musical se résume en une « Nouvelle méthode pour apprendre à jouer de la harpe en moins de six mois » (2eme édition, 1807) qui est importante. Elle y fait l’histoire de son instrument au XVIIIe siècle. Elle note des choses surprenantes et souvent justes, comme « La harpe a sur le piano l’avantage de nuancer à l’infini les piano et les forte », tant il est vrai qu’à cette date le piano manque singulièrement de puissance, ou encore « Les broderies conviennent beaucoup mieux à la musique instrumentale qu’à la musique vocale parce que l’expression de la première est toujours beaucoup plus vague, tandis que les paroles déterminent positivement l’expression du chant. [Mais] Pour bien broder, il faut avoir du goût et de l’imagination, et par conséquent du talent pour la composition. »
Cette méthode est plus intéressante par les idées qu’elle développe en préambule que par la musique, peu significative : rien qui puisse s’apparenter au Cours complet pour l’enseignement du fortepiano de madame de Montgeroult. Les deux femmes étaient pourtant très amies et se voyaient beaucoup, rédigeant en même temps leur méthode. Mais leur niveau musical en termes de maitrise de l’harmonie et du contrepoint et surtout en termes d’inspiration, n’a rien à voir. Félicité de Genlis louait d’ailleurs sans réserve la musique et le jeu de son amie : « Aujourd’hui un amateur de piano est très content de son talent lorsqu’il peut parcourir rapidement tous les demis tons de son clavier, quand on fait ce bien passage éternellement répété on croit jouer comme Mme de Montgeroult et Dussek. »
– Jérôme Dorival –
Félicité du Crest est reçue chanoinesse de Saint-Denis d’Alix près de Lyon dans son enfance, ce qui lui confère le titre de comtesse de Lancy. Elle passe dans de nombreux couvents avant de s’installer à Paris. Elle acquiert son savoir encyclopédique de manière autodidacte. Elle apprend également la harpe, qu’elle joue très bien, étant capable d’interpréter des pièces de clavecin de Couperin et Rameau, se produisant dans les salons financiers. Elle se marie en 1763 avec le marquis de Sillery, comte de Genlis. Ils entrent tous deux dans la maison du duc d’Orléans, sont logés au Palais-Royal et touchent des gages importants. Elle devient rapidement la maitresse du duc de Chartres, devenu duc d’Orléans en 1785, connu sous le nom de Philippe Égalité, qui la charge de l’éducation de ses enfants, dont l’ainé, le futur roi Louis-Philippe, lui voua une adoration. Elle fait connaitre ses principes d’éducation à travers ses ouvrages littéraires ou théâtraux qu’elle joue sur des théâtres de société. Elle se montre assez hostile aux philosophes, mais certains de ses ouvrages atteignent un succès comparable aux leurs.
Elle prend parti pour la Révolution, mais s’enfuit en Angleterre en 1792. Son mari et son amant sont guillotinés. Elle vit en exil et revient en France en 1801 et sert Napoléon. Elle meurt peu après l’accession au trône de Louis-Philippe, à qui elle a réservé une éducation quais spartiate.
Elle publie en 1779 le Théâtre à l’usage des jeunes personnes, qui a du succès, puis en 1782 Adèle et Théodore ou lettres sur l’éducation, qui se vend en moins de huit jours et qui constitue une réponse à l’Émile de Rousseau. En 1802 elle fait éditer La femme auteur qui montre que dès lors qu’une femme se fait connaitre comme autrice, elle voit se détourner d’elle tous les hommes et toutes les femmes de son entourage. En 1811 De l’influence des femmes sur la littérature française encourage les femmes à se réaliser en tant qu’autrices.
Elle laisse également de nombreuses comédies. Elle a laissé 140 ouvrages littéraires.
En tant que musicienne, il est évident qu’elle était une excellente harpiste, publiant une méthode pour cet instrument et formant des élèves comme le virtuose Casimir Baecker. Elle jouait aussi du clavecin, de la mandoline et de la guitare.
Son œuvre musical se résume en une « Nouvelle méthode pour apprendre à jouer de la harpe en moins de six mois » (2eme édition, 1807) qui est importante. Elle y fait l’histoire de son instrument au XVIIIe siècle. Elle note des choses surprenantes et souvent justes, comme « La harpe a sur le piano l’avantage de nuancer à l’infini les piano et les forte », tant il est vrai qu’à cette date le piano manque singulièrement de puissance, ou encore « Les broderies conviennent beaucoup mieux à la musique instrumentale qu’à la musique vocale parce que l’expression de la première est toujours beaucoup plus vague, tandis que les paroles déterminent positivement l’expression du chant. [Mais] Pour bien broder, il faut avoir du goût et de l’imagination, et par conséquent du talent pour la composition. »
Cette méthode est plus intéressante par les idées qu’elle développe en préambule que par la musique, peu significative : rien qui puisse s’apparenter au Cours complet pour l’enseignement du fortepiano de madame de Montgeroult. Les deux femmes étaient pourtant très amies et se voyaient beaucoup, rédigeant en même temps leur méthode. Mais leur niveau musical en termes de maitrise de l’harmonie et du contrepoint et surtout en termes d’inspiration, n’a rien à voir. Félicité de Genlis louait d’ailleurs sans réserve la musique et le jeu de son amie : « Aujourd’hui un amateur de piano est très content de son talent lorsqu’il peut parcourir rapidement tous les demis tons de son clavier, quand on fait ce bien passage éternellement répété on croit jouer comme Mme de Montgeroult et Dussek. »
– Jérôme Dorival –
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Présence Compositrices - dernière mise à jour 16 décembre 2024