Née à Paris en 1881, Alice Thiboust, future Alice Lesur, étudia d’abord le piano puis se consacra à l’écriture et à la composition. Elle n’eut dans ce domaine qu’un maître, Charles Tournemire (1870-1939), le grand organiste, improvisateur et compositeur qui de 1899 à 1939, devait illustrer la tribune de la basilique Sainte Clotilde à Paris, et laisser une œuvre considérable tant organistique que profane. Elle fut plus tard également ondiste, contribuant à faire connaître l’instrument révolutionnaire qu’étaient alors les ondes Martenot.

Son œuvre, composée pour l’essentiel entre 1910 et les années 1930, fidèle à la fois à la tradition franckiste et marquée par une vraie originalité, comprend une œuvre théâtrale, Olaf, Idylle tragique en 3 tableaux et un épilogue, d’après Henri Heine, deux œuvres symphoniques, deux Offertoire, des œuvres de musique de chambre, des mélodies et des pièces pour piano. On lui doit aussi plusieurs adaptations pour ondes Martenot d’œuvres du répertoire. Son Esquisse Symphonique (dite également Symphonie bretonne) reçut le Prix de la Société des Compositeurs de Musique en 1924, tandis que son premier Offertoire fut couronné du Prix Samuel Rousseau.

Alice Lesur, qui fut aussi la mère du compositeur Daniel-Lesur (1908-2002), mourut à Paris presque centenaire, en 1980.

– Christian Lesur –