Née dans une famille parisienne bourgeoise et artiste, Blanche Lucas montre des dispositions exceptionnelles et compose au piano ses premiers morceaux à six ans. Elle est la petite-fille de Louis Lucas, auteur d’un traité d’harmonie ésotérique. Encouragée par sa mère, elle étudie la composition auprès de Charles Lefebvre, Vincent d’Indy et Charles Tournemire. En 1897, elle est lauréate d’un concours de motets organisé par la toute nouvelle Schola Cantorum. Elle enseigne l’harmonie et le contrepoint (femmes) dans cette institution de 1901 à 1914 (notamment à Blanche Selva et Amy Dommel-Diény). Restée célibataire, elle consacre toute sa vie à la composition, qu’elle pratique jusqu’à ses dernières années. On sait qu’elle a écrit trois opéras, de la musique de chambre, des mélodies, des pièces d’orgue, des messes et un grand nombre de motets, dont les manuscrits restent à redécouvrir. Une partie de son œuvre religieuse a été publiée et diffusée par les réseaux de la Schola Cantorum. Fruit d’une commande de Félix Raugel pour Saint-Eustache, son Tantum ergo (1925) a été souvent chanté entre les deux guerres.

– Raphaëlle Legrand –