Russie
Maria Agata Wołowska (1789-1831), devenue Maria Szymanowska par son mariage, est une pianiste et compositrice qui a connu de grands succès en son temps, tant auprès du public que de ses pairs, mais qui, comme presque toutes les compositrices, a été oubliée par la suite.
Issue de la bourgeoisie varsovienne, elle est capable très jeune d’improviser sur son épinette et prend des cours de piano de Lisowski et Gremm. À Varsovie son père reçoit régulièrement des musiciens et l’envoie à Paris où elle joue devant Cherubini en 1810, qui lui dédie sa Fantaisie. Revenue en Pologne, elle épouse Jozef Szymanowski dont elle a rapidement trois enfants. Sa fille Celina épousera le célèbre poète Mickiewicz.
Elle commence ses tournées dans des concerts privés à Dresde, Vienne, Londres, Saint-Pétersbourg et Berlin. Elle a déjà composé cinq mélodies dont certaines seront insérées en 1816 dans le recueil des Chants historiques polonais de Niemcewicz, souvent réédité. Puis ce sont ses Vingt exercices et préludes pour piano, ses Six Romances pour chant et piano en 1820, année de la séparation avec son mari. Elle choisit de faire une carrière de virtuose quitte à divorcer pour cela, tant elle était pleine du désir de s’émanciper par la création.
De 1822 à 1827 se succèdent les tournées et les succès, en Russie (Vilnius, Saint-Pétersbourg, Moscou, Riga, Kiev, Lvov et obtient le titre de « Première Pianiste des Impératrices de toutes les Russies. » Puis c’est l’Allemagne (Weimar, Karlsbad et Marienbad, où Goethe l’entend et parle d’elle comme « le plus fou des talents »). En 1824 elle joue au Conservatoire de Paris avec Pierre Baillot. Elle y publie son nocturne Le Murmure qui obtient beaucoup de succès. Elle va à Londres, à Genève et en Italie, revient à Paris, se rend à Amsterdam, à Londres puis à Varsovie où elle triomphe au Théâtre National, lors d’un concert qu’un certain Chopin écoute attentivement, sans doute plus intéressé par son jeu que par ses œuvres.
Les plus grands musiciens du moment lui témoignent par écrit de leur estime ou leur admiration, de Beethoven à Spontini, de Clementi à Paganini, de Boieldieu à Weber.
En 1827 elle s’établit définitivement à Saint-Pétersbourg, partageant son temps entre l’éducation de ses filles, ses cours (elle déclarait ne vouloir utiliser d’autre cours que le Cours complet pour l’enseignement du fortepiano d’Hélène de Montgeroult, compositrice qu’elle admirait et dont elle s’est inspirée), ses concerts et la composition. Son salon est fréquenté entre autres par Field, Glinka, Mickiewicz, Pouchkine. Elle est malheureusement emportée par le choléra en 1831.
Femme cultivée, écrivant parfaitement en polonais et en français. Elle aimait particulièrement jouer les pianos Broadwood et a inauguré le fait de jouer en concert sans partition.
La cantatrice Elżbieta Zapolska (1954-2020), qui a beaucoup contribué à la faire connaitre, voit dans sa musique « un cycle sans fin de miniatures, qui exigent des interprètes [beaucoup] de recherche et de créativité. » Il est vrai que son œuvre est assez mince et que la brièveté de ses compositions, qui l’éloigne de la sonate et du style classique, la rapproche au contraire du goût pour les pièces courtes des Romantiques. On remarque d’ailleurs un commentaire positif de Schumann sur ses 12 Études qu’il juge novatrices.
Elle a composé pour piano deux nocturnes, deux polonaises, des préludes, marches, menuets, valses, un caprice, 25 mazurkas assez brèves, un thème varié, une fantaisie, ainsi qu’un divertissement pour piano et violon, une sérénade pour piano et violoncelle, une fanfare pour cuivres.
Elle laisse également une vingtaine de mélodies comme la Romance à la nuit.
– Jérôme Dorival –
Issue de la bourgeoisie varsovienne, elle est capable très jeune d’improviser sur son épinette et prend des cours de piano de Lisowski et Gremm. À Varsovie son père reçoit régulièrement des musiciens et l’envoie à Paris où elle joue devant Cherubini en 1810, qui lui dédie sa Fantaisie. Revenue en Pologne, elle épouse Jozef Szymanowski dont elle a rapidement trois enfants. Sa fille Celina épousera le célèbre poète Mickiewicz.
Elle commence ses tournées dans des concerts privés à Dresde, Vienne, Londres, Saint-Pétersbourg et Berlin. Elle a déjà composé cinq mélodies dont certaines seront insérées en 1816 dans le recueil des Chants historiques polonais de Niemcewicz, souvent réédité. Puis ce sont ses Vingt exercices et préludes pour piano, ses Six Romances pour chant et piano en 1820, année de la séparation avec son mari. Elle choisit de faire une carrière de virtuose quitte à divorcer pour cela, tant elle était pleine du désir de s’émanciper par la création.
De 1822 à 1827 se succèdent les tournées et les succès, en Russie (Vilnius, Saint-Pétersbourg, Moscou, Riga, Kiev, Lvov et obtient le titre de « Première Pianiste des Impératrices de toutes les Russies. » Puis c’est l’Allemagne (Weimar, Karlsbad et Marienbad, où Goethe l’entend et parle d’elle comme « le plus fou des talents »). En 1824 elle joue au Conservatoire de Paris avec Pierre Baillot. Elle y publie son nocturne Le Murmure qui obtient beaucoup de succès. Elle va à Londres, à Genève et en Italie, revient à Paris, se rend à Amsterdam, à Londres puis à Varsovie où elle triomphe au Théâtre National, lors d’un concert qu’un certain Chopin écoute attentivement, sans doute plus intéressé par son jeu que par ses œuvres.
Les plus grands musiciens du moment lui témoignent par écrit de leur estime ou leur admiration, de Beethoven à Spontini, de Clementi à Paganini, de Boieldieu à Weber.
En 1827 elle s’établit définitivement à Saint-Pétersbourg, partageant son temps entre l’éducation de ses filles, ses cours (elle déclarait ne vouloir utiliser d’autre cours que le Cours complet pour l’enseignement du fortepiano d’Hélène de Montgeroult, compositrice qu’elle admirait et dont elle s’est inspirée), ses concerts et la composition. Son salon est fréquenté entre autres par Field, Glinka, Mickiewicz, Pouchkine. Elle est malheureusement emportée par le choléra en 1831.
Femme cultivée, écrivant parfaitement en polonais et en français. Elle aimait particulièrement jouer les pianos Broadwood et a inauguré le fait de jouer en concert sans partition.
La cantatrice Elżbieta Zapolska (1954-2020), qui a beaucoup contribué à la faire connaitre, voit dans sa musique « un cycle sans fin de miniatures, qui exigent des interprètes [beaucoup] de recherche et de créativité. » Il est vrai que son œuvre est assez mince et que la brièveté de ses compositions, qui l’éloigne de la sonate et du style classique, la rapproche au contraire du goût pour les pièces courtes des Romantiques. On remarque d’ailleurs un commentaire positif de Schumann sur ses 12 Études qu’il juge novatrices.
Elle a composé pour piano deux nocturnes, deux polonaises, des préludes, marches, menuets, valses, un caprice, 25 mazurkas assez brèves, un thème varié, une fantaisie, ainsi qu’un divertissement pour piano et violon, une sérénade pour piano et violoncelle, une fanfare pour cuivres.
Elle laisse également une vingtaine de mélodies comme la Romance à la nuit.
– Jérôme Dorival –
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Présence Compositrices - dernière mise à jour 16 décembre 2024