Mon dernier édito avait pour titre « Lettre au père Noël », c’est peu dire que quelques mois se sont écoulés ! Mais nous avons privilégié aux newsletters qui échouent souvent dans les spams de vos boites mails, l’envoi de “Flash Actus”, courts et ciblés sur une ou deux informations. Si vous le désiriez, mois après mois, nos actualités ne vous auront donc pas échappées. Comme cette lettre n’est que la deuxième reçue cette année, nous espérons donc que vous la lirez jusqu’au bout et irez même jusqu’à cliquer sur quelques liens 😉
La saison nouvelle étant venue, je voudrais dire que quelques-uns des souhaits dont je faisais part dans mon dernier édito ont été partiellement exaucés et je remercie vivement pour leur aide, la Direction générale de la création artistique, le Centre national de la musique, l’action culturelle de la Sacem, la Spedidam, la Drac Paca, la région Sud et le département du Var. L’ensemble de tous nos soutiens est par ailleurs à retrouver sur la page dédiée de notre site Internet.
Les bonnes nouvelles reçues ont été malgré tout parfois accompagnées de mots un brin anxiogènes tels que : « dans le cadre du plan de relance », « aide exceptionnelle », « repenser le budget 2023 sans l’aide de », etc.
Mais bon, nous nous sommes quand même réjouis car, à l’instar des cigales nouvellement écloses, chanter et danser fait partie de notre ADN, qu’on ne peut pas s’en empêcher et que, au vu de tout le travail mené, si on nous relance, ça ne peut pas être pour nous laisser ensuite fort dépourvus. Alors nous comptons bien convaincre nos amies les fourmis de prêter à nouveau !
Quand la bise viendra, en fin d’année, nous publierons un bilan d’activités accessible à toutes et tous. En l’attente, je veux dans cet édito qui lui aussi souffre de la canicule, souligner quelques points. Tout d’abord, nos actualisations de la base de données « Demandez à Clara ». Nous en avons prévu 3 pour 2022.
La première, qui a notamment comporté un grand nombre d’ajouts de critères et d’améliorations de la navigation, ainsi que l’insertion de 50 petites biographies et de nombreuses fiches, a déjà eu lieu, j’en suis fort aise, en mars dernier.
La seconde est détaillée dans cette lettre, elle aura lieu le 21 juin, date anniversaire de la création de notre centre et de la base de données. Sa grande nouveauté est l’ajout du critère « Musique à l’image », qui fait l’objet d’un partenariat avec le collectif Troisième Autrice et l’association Sœurs Jumelles. Ce critère subira de multiples ajustements par la suite, il nous tient en effet à cœur de chercher avec nos interlocutrices et interlocuteurs la manière la plus pratique et intelligente de vous permettre d’accéder aux noms et œuvres des compositrices, ce qui est loin d’être simple ! L’ajout du critère « Musique à l’image » vous offre déjà l’accès à quelques premières dizaines de compositrices. Nous savons par plusieurs d’entre-elles qu’elles se réjouissent de l’opportunité inédite que nous leur offrons et nous espérons que vous découvrirez, grâce à cette mise en valeur, des œuvres qui viendront enrichir vos programmes.
La troisième actualisation aura lieu en décembre, nous mentionnons dans cette lettre la procédure à suivre pour nous contacter à ce sujet.
Je tiens à souligner une fois encore le remarquable travail accompli par Laetitia Cottave, notre « cheffe » en titre de la base de données, que rien n’avait préparée à affronter un tel challenge et qui, nuit et jour à tout venant, avec une constance et une rigueur sans faille, planifie, organise, récolte, forme…bref, permet à « Demandez à Clara » d’exister et de s’améliorer de mois en mois.
Des années seront encore nécessaires pour que les objectifs que nous nous sommes fixés soient obtenus. Des questions nous ont parfois été posées au sujet du peu de partitions éditées et donc de la difficulté, malgré tout, à se procurer des œuvres de compositrices. Je redirai inlassablement que le préalable était d’inventorier et que face à des siècles d’invisibilité, la première démarche était de commencer par faire remonter les noms, parce que sans la connaissance des noms il est tout simplement impossible d’avoir l’idée des œuvres ! Cette première étape est déjà bien avancée. Une deuxième étape sera de rendre encore plus facile l’accès aux partitions éditées. Et il y en existe déjà un certain nombre, qui permet à celles et ceux qui le souhaitent d’inclure sans plus tarder ces œuvres dans leur répertoire.
Par ailleurs, nous recevons un nombre très important de courriers de demandes d’aide à la recherche de partitions et nous y apportons des réponses pour lesquelles nous mobilisons notre équipe, notamment Francis Paraïso, Florence Launay, Laetitia Cottave. Foi d’animal, les personnes qui souhaitent utiliser, jouer, enregistrer, programmer des œuvres de compositrices ne peuvent plus avoir l’excuse de ne pas trouver matière à le faire. Si elles ne trouvent pas toutes les réponses à leurs questions sur « Demandez à Clara » elles peuvent nous contacter et beaucoup le font déjà.
Néanmoins, pour aller plus loin, nous souhaitons améliorer l’accès aux partitions, par exemple donner à lire des premières pages, créer des liens avec les éditeurs, permettre éventuellement le téléchargement. Et également travailler nous-mêmes à l’édition de certaines œuvres. C’est un projet en cours, qui demande du temps, du discernement et quelques « grains » (supplémentaires) pour subsister.
A propos de « grains », nous nous posons actuellement la question du maintien de la gratuité de la mise à disposition de nos ressources. Pour ne pas crier famine et continuer à vous les offrir, nous avons besoin que chacune, chacun, nous fasse cadeau d’un petit morceau de mouche ou de vermisseau, à minima sous la forme d’une adhésion. Il peut aussi s’agir d’un don, dans la limite de vos moyens, d’un gros mécénat, que nous appelons de nos vœux et d’une augmentation de nos subventions.
Pour ce qui concerne les adhésions, nous vous rappelons dans cette lettre comment procéder, c’est simple, rapide, pas très douloureux et ce sera tellement utile. Merci à vous !
J’ai évoqué quelques lignes plus haut les compositrices de musique à l’image ; à ce sujet, je me réjouis de notre participation le 22 juillet à la première journée du festival Sœurs Jumelles ainsi qu’à sa soirée d’ouverture. Des détails vous sont donnés plus bas, mais je voudrais dire ici ma reconnaissance à Julie Gayet pour la belle visibilité qu’elle nous procure, ainsi qu’à toute l’équipe à l’œuvre pour faire de cet événement une réussite totale.
A l’ordre du jour aussi, venez profiter de notre première carte blanche « Au bonheur des compositrices », qui aura lieu les 8, 9 et 10 juillet au château Rosa Bonheur. L’occasion d’écouter des œuvres d’une quinzaine de compositrices, dans un lieu enchanteur et de découvrir aussi le château, dans lequel l’artiste peintre Rosa Bonheur a vécu près d’un demi-siècle. Je remercie chaleureusement Katherine et Lou Brault pour leur accueil et j’espère que vous serez nombreuses et nombreux à venir passer Friday, Saturday, Sunday in the park with Rosa (et nous !) …petit clin d’œil en passant au si beau titre d’une comédie musicale de Stephan Sondheim.
De nombreux projets nous ont occupés toute cette année, avec pour plusieurs d’entre eux une suite à venir. Un édito ne peut suffire à les résumer. Si je devais conclure par l’un d’eux, je crois que c’est celui de l’exposition « Histoire (s) de compositrices » qui fait sans doute partie des plus réjouissants. On a adoré les « troubadourinettes » et autres « troubadoureuses et trouvarisses » qui ont ouvert la porte à la possibilité de nommer des femmes que l’on croyait inexistantes. On a adoré la découverte de compositrices inconnues telles « la sœur de je ne sais plus qui » ou la merveilleuse « Bella Bartok » ; on a adoré aussi tous échanges avec des jeunes, filles et garçons d’âges divers. Et je pose ici cette question qui m’a taraudée durant tout ce temps : « A quel moment les garçons deviennent-ils sexistes et machos » ? Ils m’ont semblé la plupart du temps tellement investis, tellement conscients des enjeux, tellement désireux de sortir des cadres restrictifs dans lesquels ceux qui maltraitent les femmes les font rentrer eux-aussi (certains m’ont même dit que oui, on leur disait encore de « ne pas pleurer comme des filles » !). Bref, j’ai été touchée, souvent, par la fragilité des garçons autant que par celle des filles. Et je me dis que parler des compositrices revient toujours à parler d’égalité et que c’est sans doute l’une des plus belles missions qui soit !
Je vous souhaite un bel été !
Liens vers la newsletter #10 (Juin 2022) du Centre Présence Compositrices