En guise d’édito, je pourrais juste écrire leurs noms, leurs dates de naissance et de mort – quand elles ne sont plus – et le titre de leurs oeuvres. En soi, cela pourrait suffire pour se rappeler le sens de notre démarche. Et pour constater aussi que nous continuons d’oeuvrer, inlassablement, afin qu’elles occupent dans l’histoire de la musique la place qui leur revient. Il ne s’agit pas de réécrire, mais d’inclure, en refusant l’idée injuste et mensongère qu’il n’y aurait de talent et de génie qu’au masculin.
Armande de Polignac (1876-1962), Marguerite Béclard d’Harcourt (1884-1964), voici deux d’entre-elles que nous n’avions encore jamais programmées, parmi la trentaine de compositrices que cette nouvelle édition de festival vous propose de découvrir, ou de mieux connaître. Des compositrices disparues qui ne doivent pas nous faire oublier toutes celles du présent qui peuvent enfin, si elles le désirent, se sentir plus fortes de toutes les belles oeuvres écrites par leurs consoeurs des siècles passées. Car c’est cela aussi le sens de notre travail, faire en sorte qu’à l’instar des hommes, les femmes puissent s’appuyer sur celles qui les ont précédées.
Pour la douzième année consécutive, nous avons sollicité des artistes, femmes et hommes, pour qu’ils s’engagent à travailler des oeuvres que, souvent, ils ne connaissaient pas. Je les en remercie vivement et j’ai une pensée reconnaissante pour celles et ceux qui depuis la création du festival en 2011 ont ainsi relevé le défi de l’inconnu. Merci aussi à vous, public, d’avoir osé emprunter à nos côtés ces sentiers non balisés dont beaucoup restent encore à explorer.
Cette programmation d’automne vous réserve de belles découvertes. Parmi elles il y aura sans doute, pour certains et certaines d’entre-vous, celle de la compositrice Edith Lejet que nous avons le très grand plaisir d’accueillir en résidence. Je suis heureuse de vous inviter à la rencontrer et que vous puissiez bénéficier à cette occasion de sa belle présence, de son immense culture, de l’élégance de sa pensée et de sa très grande gentillesse. Et que vous puissiez aussi découvrir son oeuvre, notamment les « Trois Poèmes d’après César Vallejo», commande du festival, qui seront créés par la mezzo-soprano Julie Nemer et la pianiste Marie-France Giret. Edith Lejet m’a récemment confié qu’elle pensait que ces mélodies occuperaient dans son catalogue « une place très particulière ». Je vous invite donc à faire en sorte que vos présences, telles de bonnes fées penchées sur le berceau d’un nouveau-né, permettent de créer ces trois mélodies sous d’heureux auspices!
Je fais aussi le souhait que cette édition 2022 se déroule sous le signe d’un retour du public et de la confiance en la Vie. L’humanité se rend souvent coupable du pire, nourrissons nous et prenons soin de ce qui nous montre le meilleur ; la culture, la musique, la réhabilitation des oeuvres des compositrices en font partie !
Festival Présence Compositrices :
Du 15 au 22 novembre 2022 | Toulon – La Garde – La Valette
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