Allemagne
Clara Schumann naît Clara Wieck en 1819 à Leipzig. Sa mère, Marianne Tromlitz, est chanteuse, son père, Friedrich Wieck, est professeur de piano et marchand de musique. Ses parents divorcent en 1825. Son père se charge de son éducation de pianiste professionnelle, une exception à cette époque où peu de femmes exercent cette activité. Il lui enseigne non seulement le piano mais lui procure des cours de composition, d’orchestration, de chant et de violon, ainsi que d’anglais et de français. Il développe ses capacités de pédagogue et l’emmène aux concerts et aux spectacles d’opéra. Il limite le travail du piano à trois heures quotidiennes et insiste sur un exercice physique journalier, de longues promenades que Clara pratiquera toute sa vie, un régime qui peut expliquer l’endurance qu’elle montrera ensuite dans sa carrière qui, après des concerts privés, débute en 1828 : elle fera partie des plus célèbres pianistes du XIXe siècle. Dès 1829, elle joue à Paganini sa Polonaise en mi bémol majeur, op. 1. Elle composera environ soixante-dix œuvres entre 1828 et 1856, date de la mort de Robert Schumann qu’elle avait épousé en 1840 malgré l’opposition de son père. La majorité de ses œuvres sont des pièces de piano, aux côtés d’une trentaine de lieder et de deux pièces de musique de chambre. Elle fait cinq incursions dans l’écriture symphonique avec l’orchestration de ses Valses, op. 4 (1835), un Scherzo (1831) et une Ouverture (1833), tous perdus, son Concerto, op. 7 (1833-1836) pour piano et orchestre et un autre Concerto (1847) resté inachevé. Après son père, elle trouve en son mari un soutien à son talent de compositrice. Mais entre ses intenses activités de virtuose et de pédagogue, les difficultés liées à la détérioration mentale de Robert et ses huit maternités, elle a peu de temps pour composer. Et malgré la joie profonde qu’elle ressent à créer, elle doute de son talent, critiquant par exemple les faiblesses de son Trio, op. 17 (1846) qu’elle perçoit comme typiquement féminines, et consciente du fait qu’à son époque, les femmes désirant composer manquent cruellement de modèles d’identification positive. Son œuvre bénéficie d’une redécouverte depuis les années 1960, avec de nombreuses éditions et enregistrements, et elle prend peu à peu sa place parmi les compositeurs importants de l’Allemagne romantique, en particulier pour ses lieder qui comptent parmi les meilleurs du genre.
– Florence Launay –
– Florence Launay –
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Présence Compositrices - dernière mise à jour 16 décembre 2024